lundi 3 octobre 2016

Ralentir pour survivre

Il y a des mois, pour ne pas dire des années, que je me questionne sur mon mode de vie, qui est aussi le mode de vie de plusieurs parents/travailleurs/citadins/banlieusards. On est dans le jus, on court, le temps va trop vite, on n'arrive pas à tout faire, on est crevé, on se couche à bout de souffle le soir en se disant que demain, ça ira mieux. Finalement, c'est un éternel recommencement.

Apprendre à être zen, à relativiser, à déterminer ses vrais priorités, à faire du ménage dans son agenda (et celui des enfants), à prendre du temps pour soi.... ouf, tout un contrat! Je crois que j'y suis arrivée. Mais vous savez quoi? Malgré tout ça, je suis encore à bout de souffle et ça ne ralentit pas.

Car il y aura toujours des obligations et des imprévus pour jeter de solides contraintes sur notre route et du stress dans le quotidien. Souvent, j'ai l'impression qu'elles ne font que s'accumuler.

Bref, je n'ai pas encore trouvé le secret pour ralentir. Je n'ai pas encore trouvé la façon de reprendre véritablement le contrôle de ma vie. Ne vous inquiétez pas, je continue de chercher.

Je suis de plus en plus convaincue que ralentir équivaut à trouver une façon de survivre, à ne pas craquer sous la pression et la bousculade des événements. Mais ralentir, comment? Force est d'admettre qu'il y a une limite à épurer pour relaxer.

Tout l'été, j'ai lu plusieurs textes fort intéressant sur ce phénomène. Beaucoup tiré du magazine Châtelaine qui, à mon avis, est plus actuelle que jamais. Le stress et ses effets semble être le mal du siècle nouveau. Le constat est accablant.

« Les parents représentent la tranche de population qui ressent le plus la pression du temps. Ce sont les travailleurs avec de jeunes enfants qui sont les plus stressés parmi les stressés, à raison d’un taux deux fois supérieur à la moyenne » Gilles Pronovost, professeur au Département d’études en loisir, culture et tourisme de l’Université du Québec à Trois-Rivières.

« Depuis 10 ans, on a atteint une limite de l'accroissement du temps de travail. On arrive aux maximum de ce qu'on peut exiger des travailleurs. » - Gilles Pronovost, professeur au Département d’études en loisir, culture et tourisme de l’Université du Québec à Trois-Rivières.

« ...rien ne tue davantage les femmes que les maladies cardiaques. Et [...] les rares recherches existantes indiquent que le stress soutenu au travail serait encore plus fatal pour elles [que pour les hommes], doublant leur risque d’infarctus. » - Santé des femmes: le travail nous met en danger

« ..les contraintes à la maison, additionnées à celles du bureau, font grimper la détresse psychologique. Un ticket vers l’épuisement professionnel et la dépression. » - Santé des femmes: le travail nous met en danger

Le portrait du phénomène est bel et bien réel. 


Au cours des dernières jours, j'ai lu les témoignages de deux femmes de mon entourage qui m'ont forcé à me requestionner encore plus fort. Elles sont arrivées au bout du rouleau et elles ont osé le dire. 


Le vivre, c'est une chose. Le dire, l'affirmer, jeter l'épongée et vouloir recommencer sur de nouvelles bases, c'en est une autre. Je dirai même que ça prend du courage! Je vous conseille fortement de lire le long récit de Stéphanie: Burnout! J'ai raté le train pour épuisement professionnel 


Je souhaite seulement que ma réflexion m'évitera de me rendre au bout du rouleau et que j'arriverai à trouver une solution, ma solution à moi.

Comme le soutient la psychologue Rose-Marie Charest: « Il arrive très rarement qu’on ne puisse vraiment rien changer à sa situation, qu’on soit en haut ou en bas de l’échelle en entreprise, reprend-elle. Nous avons au moins un pouvoir sur notre attitude. » 
Ces temps-ci, je dois avouer que mon attitude est dans les montagnes russes.

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