jeudi 10 mai 2012

Le marché de la musique est en croissance grâce aux ventes numériques


En début de semaine, l’Observatoire de la culture et des communications du Québec de l’Institut de la statistique du Québec a publié des données sur les ventes de musique au Québec. Celles-ci indiquent que « les produits numériques comptent maintenant pour 24 % du marché musical au Québec ». 


En 2011, le marché de la musique sur plateforme numérique a d’ailleurs connu une croissance de 48% des ventes d’albums numériques et de 50% des pistes numériques par rapport à l’année précédente. 


Cette popularité grandissante des produits numériques expliquerait la croissance du marché de la musique au Québec depuis quelques années. 


Selon l’OCCQ, « en 2011, il s'est vendu 9,2 millions d'albums au Québec (7,8 millions de CD et 1,4 million d'albums numériques), en hausse de 1 % par rapport à 2010. Les ventes de CD sont en baisse pour une septième année d'affilée, en déclin de 40 % par rapport à 2004. Avec 13,8 millions de pistes numériques achetées en 2011, celles-ci représentent maintenant 10 % des ventes musicales calculées en équivalent d'albums.» 


Ces données concernant le marché de la musique sont pour le moins encourageantes pour le marché du livre au Québec. Il est permis de croire que celui-ci pourrait connaître, d’ici quelques années, le même genre de croissance grâce aux ventes de livres numériques. 


Les ventes de livres numériques ne peuvent plus être considérées comme étant marginales, elles ont connu une croissance fulgurante l’an dernier (400% entre décembre 2010 et décembre 2011). Nous attendons cependant toujours des statistiques concernant ce marché de la part de l’OCCQ…. pour confirmer nos impressions. 


Pour lire le communiqujé complet de l’OCCQ, cliquez ici.

mercredi 7 mars 2012

La littérature jeunesse à l’ère du numérique

Avec l’arrivée du livre numérique, de plus en plus de possibilités s’offrent aux éditeurs. Plus que tout autres les éditeurs de littérature jeunesse voient les possibilités de distribution de leurs titres se multiplier. Tellement qu’il devient parfois difficile pour eux de choisir la bonne option.

L’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL) a récemment présenté une journée de perfectionnement professionnel sur le thème de l’avenir de la littérature jeunesse. Une grande partie des discussions de la journée ont porté sur les opportunités offertes par le numérique.

Florence Roche, productrice exécutive chez ODD1, un studio de développement de jeux et contenus interactifs jeunesse, présenté quelques chiffres à propos de la présence du numérique dans le quotidien des enfants. Rappelons que les 0-12 ans n’auront jamais connu le monde sans l’omniprésence de la technologie.

Selon le rapport « Understanding the Children’s Book Consumer in the Digital Age », 27% des enfants de 7 à 12 ans ont leur propre ordinateur personnel, 25% on un téléphone portable et 7% ont une liseuse. De façon plus large, même dans les foyers où les enfants n’ont pas leur propre appareil électronique, les parents prêtent allègrement leurs appareils aux enfants. Le rapport fait mention que les foyers avec les plus grands lecteurs sont aussi ceux qui sont le plus équipés en technologie.

De tous les appareils de lecture disponibles sur le marché, les tablettes (et plus spécifiquement le iPad) et les téléphones intelligents (avec le iPhone en tête) sont les préférés des amateurs de technologie (selon Uncovering Ebooks’ Real Impact de Aptara Survey of Publishing Professionals).

Quel format choisir?
Devant cette importance du numérique, les éditeurs jeunesse se tournent vers ce nouveau médium pour rejoindre les lecteurs. Mais, attention, entre le PDF, le ePub, le ePub enrichi, l’application, le jeu en ligne et même activités pour tableau blanc interactif, les possibilités sont pratiquement infinies (et le coût possible aussi!). Pour quel format se laisser tenter?

Malheureusement, il n’y a pas de bonne réponse. Il s’agit surtout d’y aller de sa propre stratégie, en fonction du type de livres produits (album, petit roman, etc.) et de la suivre. Bien sûr, le chemin emprunté pourra être influencé par les moyens financiers dont chaque éditeur dispose, mais il s’agit surtout de se bâtir un plan de match.

C’est du moins l’avis des éditeurs jeunesse qui étaient présents lors de la journée, dont certains ont participé à une table ronde. Tous sont unanimes : « Même si l’aventure du numérique ne rapporte pas encore financièrement, il faut être présent dans cet univers. L’important est de considérer le passage vers le numérique comme un investissement pour l’avenir. »

Par exemple, les Éditions de l’Isatis offre tous ses albums jeunesse en format PDF. Elle a aussi développée, en partenariat avec De Marque, une série d’activités pour tableau blanc interactif destinée aux écoles primaires. De son côté, La Montagne secrète a choisi le chemin des applications iPad, mais rendra également ses ouvrages disponibles en format PDF et ePub. Pour sa part, Simon Payette, de Chouette Editions, qui publie exclusivement des ouvrages avec le célèbre personnage Caillou, doit regarder les multiples propositions qui s’offrent à lui à l’international. Il est présentement en train de mettre en place sa stratégie numérique.

Le rôle de l’éditeur
Face à l’univers éclaté du numérique, une chose demeure constante : le rôle de l’éditeur; celui-ci conservant toute son importance. Car, peu importe, le format final choisi pour la distribution, l’éditeur, qui est le premier à choisir ce qui sera publié ou non, joue un rôle de premier plan. Peut-être encore davantage alors que les formats tendent à se multiplier.

C’est le rôle de l’éditeur de faire le tri parmi tous les textes qui peuvent être publiés, mais c’est aussi son rôle de trouver le bon format qui rendra justice au contenu. À l’heure où pratiquement toutes les possibilités sont offertes, il lui revient de ne pas « noyer » le texte à travers des animations et autres enrichissements de tout genre. En tout premier lieu, le numérique doit être vu comme un plus qui bonifiera le contenu original.

Oui, dans bien des cas, le numérique peut venir s’ajouter à la tâche des éditeurs déjà fort bien occupés. Néanmoins, il n’y a rien de mieux que de prendre un temps d’arrêt pour réfléchir à l’avenir. Le marché du numérique peut sembler encore marginal aujourd’hui, mais son taux de croissance est fulgurant. Il vaut peut-être mieux prendre une longueur d’avance dès maintenant!