dimanche 29 mai 2011

Formats numériques 101

Dans l’univers du numérique, plusieurs éditeurs ne savent pas encore à quel format se vouer afin de prendre le virage numérique. En effet, les différences entre les formats demeurent méconnues. Voici quelques explications.

Céline Gallet et Martine Crépeau de Interscript ont récemment rencontré une trentaine d’éditeurs québécois afin de leur présenter les différents formats numériques. Leur message principal : si vous comptez rendre disponible vos publications en numérique, planifiez-le dès le début de la production. Cela facilitera les étapes par la suite.

Bien sûr, certaines œuvres du fonds littéraire pourront être portées au numérique plus tard, mais l’intégration du numérique dans le processus est toujours un choix gagnant avec les nouvelles œuvres. Cela permet d’économiser du temps et de l’argent!

Deux standards
Le Portable Document File (PDF) et le Electronic Publication (ePub) sont devenus les deux formats internationaux par excellence en ce qui concerne l’édition numérique. Je dirai même que le ePub représente le « vrai » format numérique puisqu’il convient à tous les types d’écran et qu’il offre des possibilités très intéressantes.

D’abord, le PDF.
Il est fidèle à la mise en forme originale d’une publication. Il convient à tous les types d’ouvrage. Il est peu coûteux à produire pour les éditeurs puisqu’ils doivent, de toute façon, fournir un PDF à leur imprimeur. Il leur suffit alors d’apporter quelques modifications au fichier (enlever les marques de coupes, réduire le poids du fichier) et hop! il est prêt à être vendu en numérique!

Par contre, le PDF est peu adapté pour les petits écrans. Il se lit donc difficilement sur les écrans des téléphones intelligents, qui deviennent un important support de lecture au fur et à mesure que la lecture numérique gagne en importance. Il s’agit donc d’un inconvénient de taille pour ce format.

Puis, le ePub.
Ce format a été mis de l’avant par l’International Digital Publishing Forum, spécifiquement pour faciliter la lecture sur tous les types d’écran. De fait, le format ePub est un format dynamique qui fait en sorte que la taille du texte s’ajuste automatiquement à la taille de l’écran sur lequel il est lu. De plus, en quelques clics, il aussi possible de modifier la taille des caractères et même la police. Certains éditeurs déplorent qu’il ne respecte pas la mise en page originale de l’œuvre, mais le confort de lecture est garanti!

Le ePub 3, qui a été dévoilé dernièrement, offre plusieurs possibilités d’enrichissement multimédia. Pour voir un exemple d’enrichissement possible dans le ePub, procurez-vous le livre Passion Japon de Valérie Harvey en version enrichie. Quelques vidéos ont été ajoutées au livre. Sans avoir à quitter le livre, le lecteur peut s’imprégner encore davantage du récit de Mme Harvey. Ce genre de possibilité permet d’imaginer des ouvrages tout à fait nouveaux, spécialement conçus pour le numérique, obligeant les éditeurs à penser le livre numérique autrement que comme une simple transposition vers l’écran de ce qu’ils ont déjà publiés en papier.

Petit bémol : ce format est surtout conçu pour les livres à texte. Heureusement, l’intégration d’images simples demeure possible. Par contre, certains ouvrages (abondamment illustrés, avec caractères spéciaux, typographies complexes, éléments graphiques, etc.) ne sont définitivement pas destinés au format ePub. Les éditeurs devront alors penser autrement leur conversion vers le numérique.

Évidemment, la préparation de fichier ePub demande une certaine expertise contrairement au fichier PDF. Diverses applications permettent de créer un fichier ePub de plus ou moins grande qualité. Il est possible de préparer un fichier ePub à partir du logiciel de montage original (comme InDesign) ou à partir du PDF. Un outil de validation des fichiers ePub existe : le ePubCheck.

Chose certaine, les éditeurs ont tout intérêt à faire affaires avec des experts du format ePub pour garantir que leurs fichiers seront impeccables. D’autant plus que, s’ils désirent vendre leurs livres numériques, chez Apple, ils doivent s’en assurer au préalable.

Personnellement, je crois que les éditeurs ont tout avantage à se tourner vers le ePub, même si cela signifie des coûts supplémentaires pour eux. Lire un PDF, c’est bien, mais lorsqu’on découvre le ePub, le PDF devient agaçant et est rapidement délaissé.

Depuis l’année dernière, les éditeurs peuvent même bénéficier d’un Programme d’aide aux entreprises du livre et de l’édition spécialisée de la SODEC. L’aide financière peut atteindre 50 % des coûts admissibles jusqu’à concurrence de 5 000 $ par éditeur et par exercice. C’est non négligeable.

Au Québec, encore trop peu d’éditeurs optent pour le ePub. Espérons que cela changera sous peu pour que nous puissions connaître un véritable virage numérique!

Les 9 et 10 mai dernier, l’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL) organisait un Colloque numérique à l’intention des éditeurs. Une occasion pour eux de discuter d’édition numérique, mais également de présence dans l’univers numérique d’aujourd’hui. J’ai assisté à cette formation.

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