samedi 30 mars 2024

La communauté EdTech au service de l'éducation

 


Le 14 mars 2024, l'Association Edteq a organisé une soirée pour souligner la publication de deux guides importants pour la conception et l'intégration des technologies en éducation. J'ai eu l'occasion de participer de diverses façons à ce bel événement et je tenais à garder des traces ici. 

Premièrement, au cours de l'été dernier, j'avais accepté d'assumer la rédaction d'un guide pratique à l'intention des concepteurs de technologies éducatives. À partir de différentes conversations et documentations, ainsi que d'une revue de littérature, j'ai bâti le guide. Celui-ci contient :

  • des conseils pour développer des outils technologiques répondant aux besoins des milieux scolaires (du primaire à l'université), 
  • des conditions gagnantes pour intégrer le marché scolaire, 
  • des bonnes pratiques, notamment en matière de cybersécurité, d'inclusion et de sobriété numérique,
  • un regard sur des tendances à venir en éducation. 

Parallèlement, un deuxième guide à l'intention du personnel et des gestionnaires scolaires était en rédaction du côté du Centre de transfert en réussite éducative du Québec (CTREQ). J'ai assisté aux rencontres du comité de pilotage et j'ai pu suivre l'évolution du développement de ce guide. Celui-ci présente :

  • des facteurs pouvant contribuer à une intégration réussie des technologies en milieu scolaire,
  • des pistes de réflexion pour tirer profit des technologies éducatives,
  • des exemples de projets réussis.

L'idée derrière ces guides est de favoriser une utilisation à valeur ajoutée des technologies en contexte scolaire et d'accompagner, encore et toujours, les concepteurs et les utilisateurs.

La soirée du 14 mars marquait la publication des deux Guides. Ceux-ci sont maintenant disponibles gratuitement sur le site de l'Association Edteq (en format PDF). Je crois sincèrement qu'ils méritent de circuler abondamment dans les milieux. Alors, n'hésitez pas à les partager!

Deuxièmement, la soirée de lancement, organisée par l'Association Edteq, avec la participation de Desjardins Caisse des Technologies, a été une incroyable occasion de réseautage et de partage. Ce fût vraiment une réussite! Tous ceux et celles qui y ont participé sont certainement repartis énergisés (en tout cas, moi, je l'ai été!), avec la conviction qu'il faut aller de l'avant pour que les milieux éducatifs puissent tirer le meilleur de l'intégration des technologies (pas besoin de dire que je n'en doute pas!). 

J'aime particulièrement ce type de soirée qui permet de faire de nouvelles connaissances et de revoir des collaborateurs réguliers. J'aime le mélange des genres qui se produit aussi.  

Finalement, j'ai participé activement à la programmation de la soirée en intervenant dans le panel de discussion qui a permis de mettre en lumière des usages positifs et concrets de la technologie dans les écoles. Un honneur pour moi d'être aux côtés de Shawn Young, co-fondateur et président de l'Association Edteq, de Nadia Naffi, chercheure à l'Université Laval, de Federico Puebla et Cyril Cosenza, de Créativité Québec.

De cette discussion, je retiens : 

  • « On n'a certainement pas encore exploré tous les possibles de la technologie en éducation. Il faut se donner le droit de le faire pour les découvrir. »
  • « Il existe des technos conçues pour répondre à des besoins spécifiques et qui changent l'éducation en mieux! »
  • « Le marché éducatif est une drôle de "bibitte" pour les entreprises qui tentent de s'y tailler une place. Il faut savoir y naviguer et persévérer. »
  • « Les exemples d'intégration réussie de la technologie dans les écoles existent et il faut s'en inspirer pour propulser l'utilisation à un autre niveau. »
Et le mot de la fin : « Cela fait des années que l'on dit qu'il y a des choses qui doivent changer dans le monde scolaire, mais rien ne bouge. Cessons d'attendre et provoquons le changement dans nos milieux. Osons poser des gestes pour offrir une éducation moderne à nos enfants, pas pour demain, mais bien pour aujourd'hui, dès maintenant. On se met en action? »

« Osons revoir les façons d'enseigner et d'apprendre, osons évoluer dans les pratiques pédagogiques en vue d'une meilleure adéquation avec l'évolution de nos sociétés, osons encourager la découverte et l'innovation, osons accompagner la jeunesse tout en saisissant le renouveau qu'elle peut nous offrir, osons nous approprier le changement et en faire une en opportunité. »

Image prise à la fin du panel de discussion par Federico.

dimanche 24 mars 2024

Dans la boîte...

 

Le Québec fait face à de nombreux défis. Il faut transformer, optimiser, améliorer, accroître, et ce dans plusieurs domaines. Par contre, lorsque je regarde le budget dévoilé récemment et le discours qui l'accompagne, je ne découvre absolument rien qui me laisse entrevoir des changements, des façons de faire différentes qui pourraient conduire à de nouveaux résultats. 

Ce n'est pas en remettant constamment de l'argent supplémentaire dans des programmes que l'on arrivera à des résultats différents. Ce n'est pas en reproduisant constamment les « bonnes vieilles méthodes » qu'on pourra relever les défis d'aujourd'hui et de demain. 

Prenons l'éducation par exemple. Sans surprise, puisque c'est un domaine que je connais très bien. Et ça tombe bien, il s'agit d'une des deux priorités énoncées par le gouvernement. 

Un budget, ça ne dit pas tout d'une vision et d'une stratégie, c'est vrai. Mais je m'attarderai davantage au choix des mots, qui témoignent bien d'une forme d'immobilisme.

La priorité 2. se lit comme suit : « Favoriser la réussite éducative des jeunes ». Dans ce chapitre, il est abondamment question du « plan de rattrapage » pour « reprendre [...] le retard accumulé ».

La priorité 3.  se lit comme suit : « Promouvoir la réussite aux études supérieures ». La première phrase de ce chapitre est la suivante : « La diplomation aux études supérieures constitue un levier essentiel pour contrer la rareté de main-d’œuvre et favoriser le développement socioéconomique du Québec ». Plus loin, on peut aussi lire que l'on souhaite « Favoriser la diplomation pour la transition énergétique et d’autres domaines prioritaires ». 

On comprend donc que la réussite éducative implique l'obtention d'un diplôme.

Pourquoi ne pas parler de réussite scolaire dans ce cas? Ça m'agace toujours un peu quand je vois réussite éducative (et pas seulement dans le budget). Dans le fond, on cherche à diplômer des jeunes. Lorsqu'ils décrochent, on parle de décrochage scolaire, mais quand ils obtiennent leur diplôme, on parle de réussite éducative, alors que c'est une réussite scolaire, académique. Ce n'est pas parce que quelqu'un n'a pas de diplôme qu'il n'a pas eu d'éducation et donc que son éducation n'a pas été réussie.

Bref, on continue de promouvoir un seul et même chemin pour tous. Sans diplôme, point de salut. Pourtant, on sait bien que le « plafond de papier » s'effrite de plus en plus. 

De plus, les statistiques montrent que de plus en plus de jeunes quittent l'école secondaire sans diplôme. Les taux de « décrochage » sont aussi élevés aux niveaux collégial et universitaire. Que faisons-nous pour transformer l'école et y intéresser les jeunes? Il faudra un jour se mettre en action pour revoir les programmes, les méthodes, l'évaluation (ce sujet pourrait faire l'objet d'un autre billet entier!).

Ensuite, si on ne peut nier que « la diplomation aux études supérieures constitue un levier essentiel pour contrer la rareté de main-d’œuvre », il y a certainement d'autres avenues pour répondre aux besoins croissants, complexes et urgents du marché de travail, surtout dans un monde qui change rapidement et constamment (inutile de dire que les programmes scolaires ne changent pas rapidement et constamment). 

Pourquoi ne pas évoquer le nécessaire apprentissage tout au long de la vie, la formation continue, la requalification, le développement professionnel, l'acquisition de compétences à travers des activités formatrices diversifiées et engageantes? Pourquoi ne pas ouvrir la porte à la reconnaissance de parcours alternatifs? 

Pourquoi ne pas s'intéresser à d'autres manières de reconnaître les compétences? La microcertification avec des badges numériques gagne en popularité. Y aurait-il lieu de créer des certifications ou des attestations différentes qui ne passent pas par le « chemin officiel »? Pour augmenter le nombre de travailleurs qualifiés dans certains domaines. Pour accélérer la reconnaissance des compétences acquises hors du cadre scolaire habituel. Pour « rattraper » ceux qui sont sortis de l'école sans papier, mais qui ont développés des compétences. 

La pluralité des trajectoires est un fait. Pourquoi ne pas créer davantage de passerelles entre les parcours empruntés par les individus. Au final, l'important ne devrait-il pas être que tous puissent se développer professionnellement et humainement, peu importe le chemin emprunté, et que tous puissent être reconnus à leur juste valeur?

On sait déjà, depuis des décennies, que les murs de l'éducation traditionnelle s'effondrent. Le trajet uniforme avec diplôme officiel à la sortie n'est plus la seule voie depuis longtemps, mais on tarde à le reconnaître. Avec les mots employés dans le budget 2024, on persiste et signe, encore!

Il me semble que si l'on veut transformer, optimiser, améliorer, accroître, il faut regarder en dehors de la boîte. On a fait le tour de la boîte depuis longtemps!

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« Le taux de sorties sans diplôme ni qualification est en hausse un peu partout au Québec. Dans certaines régions, c'est un élève sur cinq qui quitte l'école sans aucune qualification. » (Félix Lajoie (18 mars 2024). Le Soleil)


« La demande de travail dans le secteur de la transition énergétique est en constante augmentation, notamment avec le développement de la zone d’innovation de la Vallée de la transition énergétique (VTE) ainsi que l’installation de Northvolt au Québec. 
Face à cet enjeu, le gouvernement souhaite augmenter le nombre de travailleurs qualifiés pouvant commencer rapidement à travailler dans les entreprises du secteur de la transition énergétique, particulièrement dans la filière batterie. Ainsi, il soutient les établissements dans le développement et la diffusion de programmes d’études adaptés aux besoins de main-d’œuvre. 
Dans le cadre du budget 2024-2025, le gouvernement prévoit une somme de 26,0 millions de dollars sur cinq ans afin d’accroître le nombre de diplômés dans le secteur de la transition énergétique et dans d’autres domaines prioritaires. »

Source de l'image : Publication de Catherine Mathys sur LinkedIn, au sujet d'une conférence présentée à l'événement SXSW en mars 2024.
 

samedi 2 mars 2024

Une histoire de 42 Québec


Quelque part dans le quartier Saint-Roch, à Québec, l’intérieur d’un bâtiment communément appelé « l’ancien édifice Le Soleil », fourmillent des centaines de personnes qui ont choisi d’oser pour se former autrement et vivre une expérience humaine hors du commun. Chaque jour, ils entrent dans le bâtiment et se rendent au 3ᵉ étage avec le désir de se développer professionnellement. Ils sont les maîtres de leurs apprentissages.

Ce sont des adultes (la moyenne d’âge est de 28 ans) qui ont choisi de s’engager dans un parcours de formation dont la clé du succès est leur motivation et leur capacité à persévérer. Sans horaire fixe ni échéancier de travail, chaque personne puise en elle l’autodétermination pour compléter le parcours (en moyenne, entre 12 à 18 mois). 

Chacune a une histoire différente. Un parcours unique qui l’a conduit à vouloir apprendre autrement. Le point commun est un désir de développer de nouvelles compétences pour accéder à une carrière dans l’économie du numérique. Le parcours se termine d’ailleurs par un stage en entreprise (et une offre d’emploi pour la majorité!).

Un parcours technique et humain

Le parcours de formation de 42 Québec conduit techniquement à l’apprentissage de la programmation informatique. Humainement, il permet de développer des compétences comme la collaboration, la résolution de problèmes, l’autonomie, l’adaptabilité, la communication, qui sont reconnues comme étant des compétences nécessaires dans un marché du travail en transformation. Il permet aussi de gagner en confiance, de croire en ses capacités, de connaître des succès « scolaires ». 

« Je n’étais pas bon en mathématiques, je pensais ne jamais pouvoir accéder à un programme de formation en informatique. »


« 42 m'a appris à apprendre. » 




Une pédagogie efficace


La pédagogie de 42 Québec s’appuie sur des principes comme la collaboration, l’apprentissage par projets et la rétroaction entre pairs. Des pratiques qui ont fait leur preuve comme étant efficaces. John Hattie est un chercheur bien connu dans le monde de l’éducation. À travers ses travaux, il identifie les pratiques susceptibles d’avoir un impact positif sur les apprenants. Toute stratégie ayant une taille d’effet de plus de 0,40, selon Hattie, est considérée comme efficace.


Ces stratégies sont présentes dans la pédagogie de 42 : 

Autoévaluation (1,33)

Discussion collaborative (0,82)

Apprentissage réciproque (0,74)

Rétroaction (0,70)

Apprentissage par résolution de problèmes (0,68)


Mentionnons que, dans le cas de 42, la pédagogie est vécue par des apprenants adultes, qui s’engagent volontairement dans le processus. Ce type de pédagogie ne s’applique pas à tous et toutes. 




















Et c’est d’ailleurs l’une des caractéristiques principales du campus 42. Il fait la démonstration qu’il est possible d’offrir une formation différente, de qualifier des personnes pour certains types d’emplois, sans suivre le modèle traditionnel. Il fait la démonstration qu’il n’y a pas un modèle, mais des modèles pour apprendre, se développer techniquement et humainement. 


Derrière le parcours et la pédagogie de 42, se trouve le désir d’avoir un impact social important. En permettant :

d’encourager la réalisation du plein potentiel des individus; 

de leur permettre de rester compétitif et pertinent en emploi; 

tout en assurant l’inclusivité et l’équitabilité de notre société;   

et en développant une citoyenneté informée et résiliente. 


Ce sont des principes qui guident les travaux de l’UNESCO sur l’importance de l’apprentissage tout au long de la vie.


Et ce n’est pas simplement un désir, 42 Québec y arrive, pour vrai Trois ans après l’ouverture du campus, quelque 300 personnes ont entrepris le parcours, ceux qui complètent sont de plus en plus nombreux. Les commentaires des employeurs sont élogieux. La preuve de concept a été faite.


« Le parcours de 42 est vraiment différent d’un parcours académique standard. Cela [paraît dans le profil du stagiaire] : beaucoup d’autonomie, d’ouverture aux commentaires, curieux d’en savoir plus. »



Il fallait être visionnaire pour implanter un parcours de formation qui ne ressemble à aucun autre, qui brise tous les dogmes de l’éducation. Être en dehors de la boîte demande une volonté de fer et une détermination de tous les instants. Faire de l’innovation sociale n’est pas de tout repos. 


À l’heure où plusieurs en appel à penser l’éducation autrement pour favoriser l’engagement des apprenants, où on reconsidère la reconnaissance des acquis, où on encourage la micro-certification par compétences, où le plafond de papier se fragilise, 42 Québec permet de croire qu’il est possible de donner la possibilité à un plus grand nombre de personnes de se former pour contribuer à la société d’aujourd’hui et de demain. 



Si certaines personnes de mon réseau veulent visiter, il y a des portes ouvertes le 6 mars.

La prochaine piscine est en septembre pour ceux qui voudraient tenter leur chance.


 

J’ai déjà parlé de 42 sur ce blogue : 

1, 2, 3, 42... Plongez! (8 février 2021)

42 Québec prend vie (13 mai 2022)

Briser le plafond de papier (9 octobre 2023)


lundi 29 janvier 2024

Un résumé de 2023

 


Pour garder des traces, voici un résumé de ma vie professionnelle en 2023 (puisque j'avais fait le résumé de 2021 et de 2022). En faisant la liste, j’ai presque eu le vertige d’avoir réussi à accomplir tout ça en une seule année (et j’ai sûrement oublié des choses!). 

Pas pour rien que je suis fatiguée des fois, mais tous ces projets sont tellement stimulants. Comment m’arrêter!?! (Pour mieux comprendre, lire mon billet « Je suis une multi ».)

Je retiens entre autres :



Je suis une multi

 


J'avais le livre de Véronique Boisjoly dans ma liste de livres à lire. En rapportant un autre livre à la bibliothèque municipale, je suis tombée face à face avec Multi sur la table des nouveautés. Je l'ai ramené chez moi et j'ai commencé à lire. 

Sans surprise, il n'y a aucun doute que je m'identifie à cette catégorie de personnes et cela ressort encore plus depuis que je suis devenue travailleuse autonome il y a trois ans. D'ailleurs, Véronique, je sais que tu m'avais sollicitée pour répondre au questionnaire qui a servi à ta collecte d'information initiale, mais je n'avais pas réussi à le prioriser dans mon emploi du temps. Tu auras quand même réussi à trouver plusieurs de nos semblables pour alimenter ton livre qui est si pertinent. ;)

Dans les premiers chapitres, l'auteure explique les différents types de personnes multis. Malgré les traits communs (grande capacité d'adaptation, vue systémique, capacité à faire des liens, esprit de synthèse, rapidité d'apprentissage, curiosité intellectuelle, intérêts variés), il ne s'agit pas d'un bloc homogène. Elle invite plus particulièrement les multis à se définir à partir des catégories énoncées. J'ai joué le jeu et voici le résultat. 

Ainsi, je suis une multi en simultané qui mène plusieurs projets en même temps. Et dans cette catégorie, je suis une « tourneuse d'assiette », c'est-à-dire que je peux maintenir plusieurs intérêts en simultané. Mon « jeu de cartes », tel que présenté par l'auteure, seraient composées des cartes : multi projet (la nouveauté, les débuts et les fins, les priorités brûlantes), multi passion (diversité de sujets) et multi perspective (faire des liens, synthétiser des idées). 

Cela concorde avec mon choix de carrière en journalisme. J'ai toujours dit : « J'aime le journalisme parce que cela me permet d'écrire sur toutes sortes de sujets différents, de découvrir des gens de tout horizon, d'en apprendre un peu plus sur des sujets qui m'étaient jusqu'alors inconnus ». Chaque article, chaque dossier représente un projet en soi. Et même à l'époque de mes études, mes professeurs reconnaissaient ma capacité de vulgarisation et mon aptitude à faire des liens entre des sujets complètement différents. 

C'est par le biais du journalisme que j'en suis venu à m'intéresser aux technologies (devenu le numérique au fil des ans), ce qui est devenue une sorte de spécialisation pour moi (tout en demeurant un sujet très vaste et infini, qui me permet de naviguer d'un mandat à l'autre sans problème, et ce dans plusieurs secteurs d'activités : éducation, culture, entrepreneuriat, etc.). 

L'auteure amène ensuite les multis à « apprendre à se nommer ». Vous savez lorsqu'on vous demande : « qu'est-ce que tu fais dans la vie? » et que vous vous perdez dans une mer d'explication? L'exercice proposé est excellent. Je l'ai suivi en diagonale puisque j'avais déjà réalisé un exercice similaire au moment de créer le site Web de mon entreprise Scriba - Les mots décodés. (Plusieurs découvriront le site aujourd'hui, car je n'en ai jamais fait la promotion.)

L'exercice propose de rédiger sa « microhistoire ». En fait, il s'agit de nommer les dénominateurs communs de son parcours, ses actions, ses valeurs, ses forces, puis d'en faire une déclinaison en un paragraphe. Personnellement, c'est ce paragraphe que je modifie lorsque je dois envoyer ma biographie à des collaborateurs. 

En gros, ça donne ceci et je trouve que ça me définit bien, même si ça ne dit pas tout ce que je fais : 

    « Martine est rédactrice et gestionnaire de projets d'éditions numériques. Pour elle, l'écriture est une véritable passion. Au fil de ses expériences, elle a développé une solide expertise en lien avec la transformation numérique dans divers secteurs d'activités (éducation, culture, administration publique, etc.). Elle maîtrise les subtilités de l'univers numérique, ses enjeux, ses possibilités et sait les vulgariser en deux clics de souris. Elle carbure au travail d'équipe, à la collaboration et à la réalisation de projets concrets. Pragmatique, dans les faits et l'action, elle aime avoir un impact dans la société et entrer en contact avec une multitude d'humains. »

En fonction du destinataire, je donne plus de précision sur une expérience ou une autre.

Plus loin dans le livre, ce passage m'a rejoint particulièrement : 

 « ... de notre point de vue de multi, la vie est trop courte pour laisser passer une chance. Chaque occasion d'explorer différents courants et de s'affranchir de nos rôles antérieurs peut s'avérer être une irrésistible promesse. En plus d'évaluer les risques, nous évaluons les possibilités, et l'équation donne souvent une somme positive qui nous encourage à faire ce saut. »

Avec le recul, je peux dire que mon parcours professionnel a pas mal été guidé par cet état d'esprit. Je n'ai jamais eu de plan précis sur la suite des choses. J'ai saisi les occasions au fur et à mesure qu'elles se présentaient à moi et ça m'a bien réussi jusqu'à maintenant. 

Je retiens aussi ce passage : 
 « [Les multis] ont appris à tenir en équilibre et à avancer dans des contextes parfois hors normes, et ce, même si leur fil de fer prend des angles imprévus et s'étend rarement en ligne droite. Les personnes multis s'entrainent pour arriver de l'autre côté (de chaque aventure, projet, détour) en évitant de perdre pied. » Ceci est parfois à nos risques et périls, mais c'est si stimulant en même temps.

En lisant le livre, j'ai compris pourquoi les personnes qui ne sont pas dans ma tête peuvent en venir à me dire : « On te voit partout, mais on ne comprend pas trop tout ce que tu fais. » Le fil conducteur est dans ma tête, mais elles voient uniquement des extraits qui défilent sur les réseaux sociaux au gré de mes partages.

J'ai aussi pris un peu plus conscience du fait que les multis peuvent être déstabilisants pour les « non-multis » et j'ai gagné quelques trucs à appliquer au travail et dans ma vie personnelle!

En conclusion, l'auteure invite également les multis à se mettre en action pour mettre leurs aptitudes au service du monde et à « contribuer à repenser nos systèmes et à définir de nouveaux modèles de vie ». Pour ma part, j'ai fait de l'éducation mon champ de bataille dans l'objectif de promouvoir la diversité des parcours et les pratiques pédagogiques innovantes. J'ai aussi développé une compréhension des enjeux numériques qui me permet de faire la promotion de ces effets positifs au-delà des risques et je suis bien déterminée à les faire valoir le plus largement.

Je ne vous en dirai pas davantage sur l'ouvrage de Véronique Boisjoly, j'en ai déjà dit beaucoup. J'espère vous avoir donné l'envie de vous le procurer pour mieux vous comprendre comme multis ou pour mieux comprendre les multis qui vous entourent.


À retenir : « Avoir confiance en soi, ce n'est pas être sûr de soi. C'est trouver le courage d'affronter l'incertain sans le fuir. » - Charles Pépin, philosophe



samedi 30 décembre 2023

Exit 2023!

 

2023, tu me laisseras un goût amer. J'aurais voulu que tu finisses plus rapidement. En juillet, j'avais déjà exprimé mon essoufflement. En août, j'entamais l'automne avec plein d'espoir. Les péripéties se sont poursuivies, à mon grand désarroi. 

Heureusement, avant d'écrire ce texte, j'ai pris un moment pour regarder les photos accumulées dans mon cellulaire au cours de l'année. J'ai pu me remémorer tous les interludes de bonheur et de joie (New York, Paris, le FEQ, Gaspésie, Winnipeg). Des escapades hors du temps et de la réalité. Et tout plein de beaux moments en famille ou tous ces projets professionnels si satisfaisants. Cela m'a rappelé à quel point j'aime ma vie en général.

Ce n'est pas pour rien qu'en 2023, j'ai l'impression d'avoir vécu deux vies en une. T'sé, il y a des moments qu'on capte à tout jamais et ceux qu'on préfèrerait oublier. Il y a des choses dont on ne parle pas en public ni à tout le monde. Des choses que l'on vit, que l'on garde pour soi. Parce que ce n'est pas si important. Des choses qui ne se disent juste pas. On connait d'une personne ce qu'elle nous laisse voir. C'est d'ailleurs pour ça que j'ai choisi l'image de l'iceberg pour illustrer ce billet.

Il y a des tempêtes qu'on traverse sans savoir trop pourquoi. On les traverse, c'est tout. On n'a pas le choix et on vit avec l'espoir de passer à autre chose. Et une autre chose arrive. Et une autre encore. Comme en 2023. Tout est allé vite, tout s'est enchaîné. Et ce, jusqu'à la toute fin de l'année. Je n'ai pas pris le temps de vivre toutes les émotions qui m'arrivaient de toutes parts. Parce qu'il fallait avancer.

La période du temps des fêtes est toujours un bon moment d'introspection.

Si j'écris à propos de ça, c'est que je sais que je ne suis pas la seule dans cette situation. Il y a la vie que l'on laisse paraître en facette et la vie derrière. La vitrine est super belle et l'arrière-boutique est un fouilli total, à tort ou à raison. À un moment donné, il faut prendre le temps de faire le ménage (et ça fait tellement de bien!). Il y a aussi les responsabilités que l'on a acceptées de prendre et les autres qui nous arrivent, les autres tâches connexes, qu'on n'a pas le choix de prendre. Tout le temps, il faut garder le cap et essayer de prendre la vie du bon pied, se réconforter en se disant que rien n'arrive pour rien, comme le disaient les stoïciens (merci cours de philo I). Parfois, les obstacles sont juste plus grands que d'autres. Parfois, cet automne, je me disais que ça n'avait juste pas de bon sens

J'ai toujours été très positive dans la vie et je continuerai de l'être. Je ne suis pas une fille qui abandonne, quand j'ai une idée, une conviction, j'y tiens. Je ne suis pas une fille de sentiments, mais je dois me rendre à l'évidence que, parfois, ça fait du bien d'exprimer ce que l'on ressent. Si la pandémie nous a laissé un héritage, c'est bien celui de prendre le temps d'apprécier les choses simples de la vie et de prendre soin de soi. C'est aussi celui de privilégier son bonheur. Parce que la vie passe et pourquoi gaspiller son temps... 

Surtout qu'avec l'âge (ou l'expérience ou la fatigue, qui sait?), il devient de plus en plus difficile pour mon cerveau de jongler avec tous ces compartiments. Alors aussi bien se concentrer sur le positif.

À travers toutes les embûches, il faut toujours se ramener à l'essentiel. Je suis en vie. C'est aussi dans ces moments où il faut se ramener à soi aussi. J'ai confiance en moi et en qui je suis.

C'est pour ça que l'année 2023 m'a conduite à deux grandes conclusions :

- Je me concentre sur les choses sur lesquelles j'ai le contrôle et sur lesquelles je peux faire une différence. Bref, je choisis mes combats et je lâche-prise sur le reste. 

- Je n'ai plus envie de tolérer les situations qui ne sont pas en phase avec mes valeurs et avec la personne que je suis et que je veux être. J'ai envie de me sentir bien.

Cela a l'air simple de l'écrire comme ça, mais ce n'est pas si facile tous les jours. Je crois que tout de même que cela m'aidera à poursuivre mon chemin avec plus de zénitude.

En ces dernières heures de 2023, je vous souhaite de prendre un moment pour jeter un regard sur l'année qui vient de passer. Regardez vos réalisations. Soyez reconnaissant. Remémorez-vous les défis. Faites-en des apprentissages. C'est important avant de passer à la suite.

À suivre...

lundi 4 décembre 2023

Ce que j'ai appris...

 

La semaine dernière s'est achevée dans un tourbillon d'émotions de toutes sortes. J'avais envie d'écrire, mais je ne savais pas sur quoi parce que j'avais trop de choses qui se bousculaient dans ma tête.

Alors, je me suis dit que je devais commencer par ce que je retenais de la semaine. Voici donc...

  1. Innover au Québec est un véritable parcours du combattant, malgré ce qu'on entend sur la place publique.
  2. Rien ne vaut une bonne stratégie de communication pour faire progresser un projet.
  3. Les copropriétés sont le parent pauvre de l'habitation au Québec et le gouvernement n'a pas l'air de vouloir bouger malgré les cas de malfaçon qui se multiplient. J'en subis les conséquences en ce moment et nous sommes vraiment laissés à nous-mêmes.
  4. Les étudiants sont stressés et la grève annoncée du 8 au 14 décembre n'a rien pour contribuer à l'amélioration de leur santé mentale.
  5. Il faut prendre le temps d'apprécier la fin d'un projet avant de passer au suivant. Pour moi, ce fût le lancement du magazine de l'hiver du magazine de l'École branchée.
  6. Il faut parfois laisser partir ceux qu'on aime pour le bien-être de tous.
  7. Certains deuils sont plus faciles à faire que d'autres.

Je ne sais pas ce que je vais faire de ces apprentissages, mais je voulais garder des traces. Je prendrai peut-être l'habitude de nommer des apprentissages, qui, je l'espère, seront plus positifs que négatifs.

Parfois, il faut danser sous la pluie. J'ai l'impression que j'ai fait ça depuis le début de 2023. Mais, rassurez-vous, il y a quand même eu du beau dans cette année mouvementée. J'y reviendrai.